À l’approche d’un tournoi, d’un match décisif ou d’un championnat, de nombreux jeunes sportifs ressentent une pression croissante : peur de décevoir, d’échouer, d’être jugés…
En tant que parent, entraîneur ou préparateur mental, il est essentiel d’apprendre à accompagner mentalement ces jeunes pour qu’ils abordent l’échéance avec confiance, sérénité et plaisir.
Les enjeux mentaux chez les jeunes sportifs
À l’adolescence ou même avant, les jeunes sportifs vivent intensément :
- Le regard des autres
- Les comparaisons
- Le besoin de bien faire
- Le doute de soi
Face à une compétition importante, ces émotions peuvent saturer leur attention, réduire leur spontanéité, ou les pousser à l’évitement (“je préfère perdre sans trop y croire”).
C’est pourquoi une préparation mentale adaptée peut faire une vraie différence, non seulement en termes de performance, mais surtout de bien-être et de développement personnel.
Avant tout, créer un climat de sécurité psychologique
Un jeune a besoin, pour performer, de se sentir :
- Soutenu, pas évalué
- Écouté, pas dirigé
- Accompagné, pas infantilisé
Cela suppose de poser un cadre bienveillant, dans lequel il peut exprimer ses émotions, formuler ses doutes, et construire sa propre façon d’aborder l’épreuve.
5 leviers pour une bonne préparation mentale chez les jeunes
1. Clarifier les attentes et réduire la pression
Il est fondamental de distinguer l’envie de bien faire d’une pression de devoir réussir.
Astuce : Parlez-lui de son intention personnelle (“qu’est-ce que tu veux faire, toi ?”), plutôt que du résultat (“tu dois gagner”).
2. Installer une routine rassurante
Les jeunes gagnent en sécurité intérieure avec des repères stables :
- Préparer le sac la veille
- Écouter une playlist familière
- Visualiser son arrivée sur le terrain
- Faire quelques respirations guidées
La ritualisation diminue l’inconnu et aide à l’activation mentale.
3. Utiliser des images mentales positives
Demandez-lui de se visualiser en action, dans des gestes simples et réussis. Cela peut être :
- Une frappe maîtrisée
- Un service précis
- Une course bien lancée
➡️ Le cerveau encode ces images comme des répétitions réelles. Plus elles sont vécues, plus elles renforcent la confiance.
4. S’ancrer dans le moment présent
L’un des risques est de projeter des peurs dans l’avenir (“et si je rate…”). Apprenez-lui à revenir dans l’instant :

- Respirer
- Ressentir son corps
- Observer un point fixe
- Répéter une phrase d’ancrage (“je suis prêt”, “je reste calme”)
Ces outils réduisent l’impact de l’émotion anticipatoire.
5. Favoriser l’autonomie mentale
L’objectif est que le jeune ne dépende pas uniquement des autres pour se rassurer. Vous pouvez :
- Lui proposer un carnet d’avant-match
- L’inviter à nommer ses outils préférés
- Le laisser choisir un mot-clé ou une routine personnelle
Cela développe la confiance et la responsabilité.
Et le jour J : rôle des adultes autour du jeune
Le jour de la compétition, votre rôle est d’être un point d’appui stable. Concrètement :
- Évitez de donner trop de conseils techniques juste avant
- Soyez calme, même s’il est stressé
- Rappelez-lui qu’il a le droit de rater, et le droit de se dépasser
Votre énergie émotionnelle devient la sienne. Si vous êtes détendu, il le ressentira.
En conclusion : l’essentiel est de nourrir la confiance
Préparer mentalement un jeune, c’est bien plus que lui apprendre à gagner. C’est l’aider à :
- Mieux se connaître
- Gérer ses émotions
- Trouver du plaisir dans l’effort
Et surtout, à comprendre que sa valeur ne dépend pas d’un score, mais de la manière dont il se construit dans l’aventure du sport.
En tant qu’adulte, votre regard est un levier. Faites-le levier de confiance, pas de tension.